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Pas de «loi Toubon» à la sauce suisse

Bataille à fleurets mouchetés contre les anglicismes – Plutôt inciter
qu“interdire, selon plusieurs députés – Directives éventuelles pour
l“administration, La Poste et Swisscom
Berne (AP) Cool, crash, task force, e-mail… les anglicismes envahissent
le langage courant, des cours de récréation aux entreprises en passant par
les médias et certains offices fédéraux. Estimant que la coupe est pleine,
plusieurs députés romands veulent instaurer des garde-fous dans le domaine
public. Pas question toutefois d“une «Loi Toubon» à la sauce suisse:
l“idée est plutôt d“inciter que d“imposer.

»Utiliser „task force“ pour „groupe de travail“ ou rebaptiser „Swissmint“
l“ancienne „Monnaie fédérale“, c“est aberrant», s“emporte le conseiller
national Didier Berberat (PS/NE). Ces dernières années, les interventions
parlementaires invitant la Confédération à prendre des mesures pour
endiguer le flot de termes anglais se sont multipliées. A la motion du
conseiller Bernhard Hess (DS/BE) de 1999 réclamant une loi pour la
protection des langues nationales ont succédé un postulat du conseiller
national Jean-Jacques Schwaab (PS/VD) en 2002, puis une question au
gouvernement de son collègue Jean-Claude Rennwald (PS/JU) l“an dernier. A
chaque fois, le Conseil fédéral a renvoyé notamment au projet de loi sur
les langues en cours.

Auteur de l“initiative parlementaire visant à ce que la deuxième langue
officielle enseignée soit une langue nationale, Didier Berberat ne cache
pas une certaine irritation. «Je regrette la montée de l“anglais dans la
vie courante, mais cela relève de la responsabilité individuelle. Par
contre je n“admets pas que la Confédération se livre à ce genre de sport».

Dans son viseur figurent notamment les appellations des offices fédéraux.
Le Neuchâtelois s“élève contre cette mode consistant à singer tout ce qui
vient des Etats-Unis. Une tendance qui s“explique aussi par le fait que
les Alémaniques «aiment bien montrer qu“ils savent l“anglais».

S“il est hors de question d“aller aussi loin que la loi 101 au Québec, qui
impose notamment l“usage exclusif du français dans la publicité
commerciale, Didier Berberat estime que l“Etat doit montrer l“exemple.
Cela concerne l“administration, mais aussi les entreprises dont il est
actionnaire majoritaire, comme La Poste ou Swisscom. Le député compte
déposer des amendements en ce sens dans le cadre de l“examen de la loi sur
les langues.

Pour le conseiller national Yves Christen, le français et les langues
européennes sont en danger. Le radical vaudois n“écarte pas d“emblée la
«solution extrême» consistant à interdire l“anglais dans l“administration.

«Idiotie pure»

Plus nuancé, le libéral genevois Jacques-Simon Eggly met en garde contre
tout dogmatisme. Il faut éviter autant que possible les anglicismes dans
les papiers officiels, mais la souplesse s“impose lorsqu“il s“agit, par
exemple, d“organisations internationales.

Connu pour son langage châtié, le Genevois parie sur l“incitation plutôt
que sur la contrainte. «Je ne crois pas beaucoup à la défense de la langue
française par la loi», explique-t-il. Une prudence partagée par le
démocrate-chrétien Dominique de Buman, qui envisage une loi-cadre,
assortie par exemple de directives pour l“administration.

Fraîchement élu conseiller national UDC et membre de la commission de la
culture qui se penchera sur la loi sur les langues, le Valaisan Oskar
Freysinger estime lui que le problème est loin d“être anecdotique. Il
participe d“un affaiblissement général du niveau de maîtrise linguistique.
L“homme au catogan dénonce la »pollution des anglicismes», qualifiant
d“idiotie pure» l“utilisation de «task force» pour «groupe de travail» ou
de «Super League» pour désigner l“ancienne «Ligue nationale A» de
football. Il promet de «faire du tapage» pour défendre la primauté du
français.

Le projet de loi sur les langues définit l“usage des langues officielles
par les autorités fédérales, mais il ne règle pas la question des
anglicismes. Il appartiendra aux parlementaires d“apporter d“éventuelles
précisions. Le Conseil fédéral devrait adopter le message au Parlement
vers la mi-mars 2004. ( Jean-Jacques Michelet)

Edicom vom 15.Febr.2006

(skd) Der Sprachkreis Deutsch begrüsst Bestrebungen zur Stärkung der Landessprachen – regional und landesweit. Interessierte erfahren mehr über das Vorgehen in der Suisse Romande unter
www.defensedufrancais.ch

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